Les déformations hercyniennes de la Nappe de Saint-Salvi de Carcavès
La déformation D4
Cette structure complexe (fig. 25 et lien vers fig. 19) est initiée
au cours de la phase D4. Elle est vraisemblablement contemporaine de la mise en place, sous la nappe de St Salvi (et
donc dans la nappe des Monts de Lacaune), d'au moins un corps granitique sub-affleurant (CORPEL et
al,1987; GUERANGE-LOZES et BURG, 1990).
Les études géophysiques (CORPEL et al., 1987) ont, en effet, permis de mettre en évidence l'existence d'un
corps léger, probablement granitique, d'orientation NE-SW, situé à l'aplomb de la structure de Montredon,
ainsi que la présence à 10 km de profondeur, de discontinuités gravimétriques jalonnant le flanc ouest de
cette structure (fig. 26).
Cette hypothèse est confirmée par l'existence de quelques très modestes affleurements granitiques au voisinage du dôme orthogneissique de Montredon (fig. 25) (BARRAS, 1979; BEZIAT et TOLLON, 1980) et par la présence de traces de métamorphisme de contact (schistes tachetés). Des datations de biotite et muscovite, liées à ce métamorphisme thermique, autour de 303 Ma (COSTA, 1990 in notice carte géologique Réalmont), permettent d'attribuer à la mise en place de ce granite un âge stéphanien. L'extension et l'importance de ce corps granitique caché demeurent inconnues.
Les très nombreux filons quartzeux minéralisés en wolframite (fig. 25) qui hachent le dôme de Montredon
ont été assimilés à des fentes de tension (BEZIAT et TOLLON, 1980) ouvertes au cours d'un cisaillement
dextre, probablement selon une direction NE.-SW.
Le réseau filonien dans ce secteur présente toutefois une géométrie très complexe: il est fort probable que se
sont succédées plusieurs générations filoniennes, chacune étant l'aboutissement d'un état de contraintes
différent.
Le «dyke» de Roquemaure, au Nord du dôme orthogneissique de Montredon (figures ci-dessous), est une brèche tectonique hypersilicifiée (BTH) témoignant du caractère pluriphasé de la fracturation à l'origine de la mise en place filonienne.
Les apports successifs de fluides hydrothermaux, riches en silice et en minéraux dissouts, ainsi que la bréchification réitérée, ont produit des roches très prisées par les collectionneurs: les agates de Montredon- Labessonié dont la réputation n'est plus à faire (fig. 27).
Les minéralisations économiquement intéressante que l'on trouve au droit du dôme de Montredon-Labessonié (Wolframite [(Fe, Mn)WO4], Scheelite [CaWO4]....) ou bien plus au NE, dans le prolongement du dôme (Fluorine [CaF2], Barytine [BaSO4],......) sont induites par la mise en place d'un corps granitique et par la fracturation qui se développe au cours du cisaillement dextre (fig. 28 ci-dessous).
Le dôme orthogneissique de Montredon a initié très probablement le trait structural majeur de l'Albigeois : l'antiforme de Montredon-Labessonnié (fig. 19) qui va prendre son plein développement au cours de la phase suivante D5