Au début du Miocène (autour de 20 M.a.), le bloc Corse-Sardaigne se sépare du continent ouest-Européen, et gagne sa position actuelle, en mettant à nu le fond « océanique » du bassin marin liguro-provençal. Divers réajustements dans le Sud du Massif Central peuvent en résulter.
De grandes fractures vont rejouer : certains tronçons de la « faille de Villefranche », NNE-SSW ; au Nord de la Montagne Noire, la faille E-W de Mazamet.
Les niveaux éo-oligocènes de la Molasse vont légèrement basculer, soit vers le Nord (entre Mazamet et Castres), soit vers le Sud-Ouest (Ouest d’Albi).
On se souvient qu’une surface d’érosion (qui sera notée « A ») élaborée à l’air libre au Crétacé et au début de l’Eocène, a été enfouie sous la Molasse ; toutefois, dans les zones que celle-ci n’a pas recouvertes (Rouergue, Haut-Albigeois) , cette surface continuera à évoluer.
Une deuxième surface d’érosion (qui sera notée « B ») affectera la surface supérieure, exondée, de la Molasse. Dans l’Albigeois, le phénomène débutera dès le début du Miocène (23 M.a.).
Les deux surfaces « A » (anté-Molasse) et « B » (post-Molasse) doivent évidemment se rejoindre « en sifflet » vers l’Est et se confondre sur les hautes terres de l’Albigeois schisteux : ici une surface d’érosion composite unique n’a pas cessé d’évoluer, jusqu’à la fin du Miocène (vers 6 M.a.).
Ce sera sur cette surface d’érosion polycyclique « A » - « B », légèrement inclinée vers l’Atlantique, que s’établiront, au Pliocène – Quaternaire, les principaux draineurs : paléo – Aveyron, paléo – Viaur, paléo – Tarn, etc… avec des tracés à méandres.
Profitant de la montée lente du Massif Central, ces cours d’eau se canalisent et creusent verticalement, en reproduisant par « surimposition », dans le socle de l’Albigeois schisteux tout spécialement, les méandres de leurs cours primitifs. Ainsi s’explique la spectaculaire opposition que perçoit l’observateur entre les « plateaux » doucement inclinés vers l’Ouest du Haut-Albigeois (zones de Valence et d’Alban par exemple, comme aussi plus au Sud) et les profondes rainures qui les entaillent (le Tarn entre Saint-Juéry et Trébas).
Le même creusement, réalisé en plusieurs stades, se manifestera plus à l’Ouest : la Molasse, elle aussi entamée par les rivières, pourra, grâce à sa tendreté, traduire ces saccades par les « terrasses », d’altitudes de plus en plus basses.
Voilà donc esquissés les caractères essentiels de la géologie de l’Albigeois et retracés les épisodes successifs de son élaboration. Les naturalistes qui nous ont précédés se sont trouvés, comme nous, devant ces roches et ces paysages.
Nous allons constater combien, d’un siècle à l’autre, les progrès dans leur interprétation ont été difficiles !
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