ENTOMOLOGIE : la Montagne Noire

 

A cheval sur les départements du Tarn au nord et de l’Aude au sud, sur plus de 12 000 ha étagés de 250 à 1200 m d’altitude, ce massif est essentiellement traité en futaie régulière de feuillus (chêne, hêtre, châtaignier) résineux (sapin, épicéa) ou mélangée.

H. Galibert, dans son ouvrage, montrera que le massif de la Montagne Noire, mais également tout le bassin de l’Agout sont particulièrement riche du point de vue entomologique.
Chaîne de montagnes de 50 km de long, bénéficiant à la fois d’influences atlantique au nord et méditerranéenne au sud, elle est surtout connue pour ses carabes, célèbres dans toute l’Europe.

En effet, après 1871, c’est Fairmaire, de passage chez les Pères Dominicains au collège de Sorèze, qui le premier rapporta la richesse entomologique du massif.
Dès le début du XXème siècle, de nombreuses formes individuelles découvertes par Le Moult, et rapidement décrites par les entomologistes de l’époque De Lapouge et Barthe entre autres, provoquent l’engouement des collectionneurs.

Dès 1902, un chasseur E. Le Moult, envoyé par un spécialiste, R. Oberthur, descend à l’Hôtel-Auberge du Cheval-Blanc aux Cammazes, et emploiera la population locale, essentiellement composée de bûcherons, pour la recherche hivernale des “ tabarots ” (nom occitan des carabes).
Fouillant les talus, les souches et les mousses, chacun rentrait avec sa récolte du jour qu’il exposait au chasseur, devenu acheteur, sur la table de l’auberge. L’étranger resta une dizaine de jours, et obtint ainsi 15 000 carabes. Cinq ou six ans plus tard, notre acheteur s’installe marchand d’insectes, et reprend contact avec un bûcheron local, un certain Borrel, bon chasseur, qui lui enverra en trois ans, plus de 10 000 carabes revendus au prix fort pour les variétés les plus rares. Pendant plus de trente ans se sont près de 90 000 carabes qui furent récoltés dans la haute vallée du Sor.

Carabus hispanus (photo Lionel Valladarès)


Même si la folie de l’époque s’est quelque peu ralentie, des générations de carabologues continuent à chercher la forme rare ou les hybrides que renferment les lieux et les carabes sont toujours là malgré tout (En dehors de la localité type des hybrides découverts, le Moulin de Gravette qui est aujourd’hui sous les eaux du barrage des Cammazes !).         

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