ENTOMOLOGIE : la Forêt de la Grésigne

Situé au nord-ouest du département, ce très vieux massif doit son nom au grès rouge qui constitue le sol sur lequel il s’étend sur 3 500 ha environ.

Essentiellement peuplée de chêne sessile (Quercus petraea), la Forêt de la Grésigne renferme également de nombreuses essences (Hêtre, Aulne, Charme, Pins sylvestre ¼).


Elle est parcourue par un important réseau hydrique, et des biotopes variés abritent une faune très riche en gibier (grands cervidés, sanglier), petits mammifères (20 espèces de chauves-souris !) ainsi qu’en invertébrés ( 2482 espèces de coléoptères recensées à ce jour !).

Il s’agit d’une forêt relicte, remarquable pour sa richesse faunistique (surtout entomologique) et comparable en cela aux célèbres massifs forestiers que sont Fontainebleau (77), La Massane (66), La Sainte-Baume (83), Les Maures (83), Sare (64).

Jean Rabil (1977), puis Torossian ont alerté l’opinion sur les dangers des coupes forestières faites dans les années 1970, en particulier sur les vieux peuplements du massif. Ces coupes sévères risquaient à court terme de compromettre dangereusement l’équilibre biocoenotique de la forêt (dégradation des sols, redistribution des espèces, menaces sur l’entomofaune et la flore).

Depuis, une récente mais réelle prise de conscience de l’Office National des Forêts, organisme gestionnaire, a permis la mise en place d’une Réserve Biologique Domaniale (39 ha) à Montoulieu, ainsi que la conservation d’arbres morts, et d’îlots de vieillissement.
Un gros travail d’inventaire, à l’aide de protocoles de piégeage adapté aux coléoptères, a permis une meilleure connaissance de la faune et de la flore. Des discussions entre gestionnaires et naturalistes ont eu pour conséquence la prise en compte de l’entomofaune et de ses habitats dans la gestion forestière.

Pour les espèces de coléoptères saproxyliques présentant un grand intérêt patrimonial, du fait de leur rareté et de leur grande exigence en terme d’habitat, on retiendra : le taupin violacé (Limoniscus violaceus) habitant des cavités basses ; le Phénops somptueux (Phaenops sumptuosa) rare bupreste localisé, connu d’Espagne et de quelques localités des Pyrénées-Orientales ; le Dermestoïde à  thorax rouge (Dermestoides sanguinicollis), espèce très rare partout, liée aux très vieux chênes tout comme le Grand Capricorne du Chêne (Cerambyx cerdo), espèce protégée sur le plan national (ci-dessous, photos Lionel Valladarès).

    

   

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