LES GISEMENTS DE VERTEBRES FOSSILES DE L’OLIGOCENE DU TARN (STAMPIEN à CHATTIEN)
HISTORIQUE DES DECOUVERTES ET REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
GISEMENTS DES MOLASSES DE BRIATEXTE (MP21-22)
Briatexte
Les fossiles signalées à Briatexte proviennent tous de la formation des Molasses de Briatexte qui supportent la terrasse alluviale sur laquelle est bâtie la localité, sur la rive droite du Dadou. Plusieurs points ont fourni des restes de Mammifères.
La première mention de fossiles à Briatexte dans la littérature apparaît sous la plume de Noulet (1867) qui signale « Paloplotherium de petite taille, le Paloplotherium minus ou annectens » dans une couche de sable, un peu en aval du pont, 6 mètres au-dessus des eaux du Dadou, à 116 m d’altitude. Cette information est reprise sans changement par Caraven-Cachin (1898, p. 328).
Richard (1946), qui n’a pas retrouvé les échantillons dans les collections du Muséum de Toulouse, restera sur un Plagiolophus sp.
Paysage des Molasses de Briatexte surmontées par les Calcaires de Briatexte (dans le bois).
Plusieurs autres fossiles seront encore trouvés à Briatexte.
Un premier est découvert en 1923, lors du fonçage d’un puits sur la propriété de M. Segur-Béranger. Le fossile provenait d’un niveau gréseux grossier et conglomératique situé 7 m sous la surface, soit à environ 133 m d'altitude. Transis à M. Mengaud, il est communiqué pour étude à G. Astre. Celui-ci reconnaît et décrit une mandibule de Brachyodus (= Elomeryx) porcinus Cette découverte apporte la « première preuve paléontologique la présence du Sannoisien (actuel Stampien inférieur) » dans la partie inférieure de la Molasse de Briatexte (Astre, 1926). « Les niveaux sus-jacents sont donc en totalité à rapporter au Stampien » (Mengaud, 1927, p. 156-157).
Une deuxième reste de Brachyodus (= Elomeryx) porcinus est découvert en 1948, une centaine de mètres plus à l’Est, dans des conditions identiques, lors du fonçage d’un puit, cette fois dans la propriété de M. Guille. Le fossile provient, à quelques mètres de profondeur, d’un banc gréso-conglomératique identique « dans lequel cette espèce semble abonder… Il est en effet remarquable « que les deux seuls forages , effectués à 25 ans d’intervalle et à 100 m de distance dans le sous-sol de Briatexte, sont les seuls à avoir rencontré précisément les deux restes recueillis jusqu’ici de cet Anthracothéridé dans la région sous-pyrénéenne » (Astre, 1950).
Astre (1931, p 55) situe dans ce même niveau, les restes de crocodiliens indéterminés trouvés dans la collection Noulet sans autre mention de provenance que « Briatexte ». Ils sont les seuls rencontrés dans le Stampien du Tarn.
Espèce figuré de ce gisement :
Elomeryx porcinus (GERVAIS). Astre 1926, p. 337-344, pl. I et II. Une mandibule (figure ci-dessous)
Briatexte - La Viroulié
Noulet (1860) nous apprend « qu’il a retiré un fragment de maxillaire inférieur de Palaeotherium annectens d’une carrière de marnes agricoles… des environs de Briatexte » (figure ci-dessous).
Il précise en 1867 que le fossile provenait de la rive droite du Dadou, 2 km environ au Nord-Est de cette localité, à 155 m d’altitude. Le site se place bien dans la partie supérieure des Molasses de Briatexte. Pour Noulet, ces fossiles sont, à juste titre, encore d’âge Eocène supérieur. Caraven Cachin (1898, p. 332) cite de ce gisement Paleotherium medium, tortues…
Stehlin (1905a, p. 318), confirme la détermination de Plagiolophus annectens. Le fossile, figuré par Noulet, n’est pas retrouvé par Richard (1946) dans les collections du Muséum de Toulouse.
Ce fossile pose un réel problème stratigraphique car, malgré la longévité assez longue de l'espèce du Bartonien supéreur au Ludien (MP 16 à 17), le Plagiolophus annectens n'est pas connu dans l'Oligocène.
Espèce figurée du gisement :
Plagiolophus annectens (OWEN) : Noulet, 1860, p. 405-409, Pl. : fragment de mandibule (figure ci-dessous).
Fossile non retrouvé en collection.
Graulhet
Richard (1948, p. 171) signale la présence de la mandibule, en mauvais état, d’un Plagiolophus sp. de petite taille, dans les collections de la Faculté des Sciences de Toulouse, sans autre mention plus précise que « Graulhet ».
Le fossile pourrait provenir d’un niveau molassique équivalent latéral du Calcaire de Briatexte, soit du Stampien moyen.
Avec une même provenance, très imprecise, "Paleotherium siderolithicum" (n° 2013.0.336.1) figure également dans la collection du musée de Toulouse.
Astre (1959) fait remarquer que le complexe molassique qui, aux environs de Graulhet, affleure sur les berges du Dadou, se situe à un niveau inférieur aux Calcaires de Briatexte, et « semble plutôt relever du passage Sannoisien - Stampien inférieur (actuel Stampien inférieur), auquel il serait préférable de rapporter le fossile ».
Saint-Gauzens
Le fossile de Saint-Gauzens est un crâne presque complet d’Aceratherium trouvé vers 1895 par M. Goxe en défonçant son champ. Seuls quelques débris de dents ont pu être sauvés de la destruction. Ils sont remis à M. Gabaude, qui les cède à Mengaud en 1911, qui les place dans les collections du Laboratoire de géologie de la Faculté où elles sont toujours conservées.
Le matériel comporte une prémolaire et une troisième molaire inférieures gauches d’un "Aceratherium cf. filholi" (Astre, 1924 ; Richard, 1948 ; Astre, 1959).
D’après Mengaud (1927), le fossile proviendrait des Molasses de Briatexte, au pied nord de la butte située entre Saint-Gauzens et Saint-Martin, près de la route départementale de Lavaur, à environ 155 m d’altitude. « Il doit donc représenter l'extrême base du Stampien, à peine plus haut que le niveau Sannoisien supérieur du village de Briatexte » (Mengaud, 1927).
Giroussens - Plaine
Un fragment de mandibule de Cainotherium sp. provenant de Giroussens est conservé dans les collections du Muséum de Toulouse sous le nom de "Cainotherium nouleti " (n° 2013.0.294). Il aurait été donné au musée par M. Edmond Lambert.
Cette localité située au milieu des molasses stampiennes, sur la rive droite de l’Agout, à un niveau que serait proche, selon Richard (1948) et Astre (1957) de l’altitude du gisement de Saint-Gauzens.
Giroussens - Les Ruffels
C’est Astre (1957) qui a fait connaître la présence de l’Anthracotherium alsaticus aux Ruffels, un kilomètre à l’Est de Giroussens, environ. Ce fragment de mandibule provenait de collections anciennes non classées de la Faculté des Sciences de Toulouse. Étiqueté de la main d’un correspondant de Picot de Lapeyrouse ou du Colonel Dupuy (à la fin du XVIII ou début du XIX) avec la mention « fossile trouvé dans un puit que l’on pratiquait aux Ruffels, commune de Girroussens… ».
D’après Astre (1957), la mandibule gisait vers 170 m d’altitude. Il s’agit de la première mention en Albigeois de ce fossileque l’on peut attribuer au Stampien inférieur.
suite. Gisement des environs de Puylaurens