Le Bassin stéphano-permien de Réalmont

 

LE CARBONIFERE SUPERIEUR (STEPHANIEN)

 

Un bref historique :

On trouvera dans la monographie de Caraven Cachin sur la géologie du Tarn (1898), un historique détaillé des recherches de houille dans le Bassin de Réalmont. Dans la vallée du Dadou, une mine aurait fourni « un charbon de bonne qualité que les forgerons employaient avec succès ».
D’après Manès (1836), plusieurs puits avaient été creusés en 1796, dans le terrain houiller, par le Marquis de Solage, sans succès.  Une société fit ensuite deux sondages, également sans succès. Le premier, en 1831, dans la vallée du Blima (nord de Réalmont) aurait atteint la profondeur de 102 m. Le second, en 1832, dans la vallée du Dadou (Le Cayla, Ouest de Réalmont), ne semble pas avoir donné de résultat. Il est arrêté à 109 m de profondeur.
Le Houiller de Réalmont est ensuite revu par Bergeron (1898), Caraven Cachin (1898, 1902) et, plus tard, par Vetter et Mazeaud (1976) et Delsahut (1981).

Répartition des affleurements :

Ils se répartissent en deux groupes d’affleurements :

- Au nord de Réalmont, dans la vallée du Blima, où ils se disposent de part et d’autre du horst de socle (leptynites) de Bellegarde. En rive droite de la vallée, il existe de bons affleurements le long du talus de la RN 112, de Réalmont à Bois Grand. En rive gauche, les affleurements sont sporadiques autour de Sainte-Catherine.
Le Stéphanien de la vallée du Blima est haché de failles de direction E-W, interdisant d’en lever une coupe continue.

- Au sud et à l’ouest de Réalmont, dans la vallée du Dadou, les affleurements sont sporadiques dans le lit de la rivière. Le sondage d’exploration, dit de Saint-Genest, implanté à proximité de Cabrol, en donne la meilleure succession (in Delsahut, 1981) et le recoupe sur 90 m d’épaisseur.

COUPES DE LA VALLEE DU BLIMA (NORD DE REALMONT)

Coupe de Carbonnière

Le Stéphanien affleure en talus, au niveau de la stèle avec un pendage  de 35 ° vers le SW. Son contact avec le socle, représenté ici par des leptynites très altérées, n’est pas visible (contact stratigraphique ou contact par faille ?) .

Sa partie inférieure est marquée par une brèche sédimentaire très compacte, remaniant des éléments du substratum (ci-dessous à gauche). Elle est constituée de fragments anguleux, hétérométrique et mal trié de quartz et de gneiss à amphibole, dans une matrice siliceuse peu abondante.

La suite de la coupe comporte 50 m, environ, de séquences fluviatiles grano-classées d’épaisseur métrique montrant la répétition des termes suivants, de bas en haut (ci-dessous à droite) :
1- Conglomérats ravinant à leur base la séquence précédente, constitués de galets polygéniques roulés (quartz, gneiss, aplite verdâtre,...) dans une matrice gréso-micacée peu abondante .

2 – Grès arkosiques grossiers.

3 – Siltites micacées, finement litées, à nodules de sidérite.

Coupe de Bellegarde

En contact par faille avec les leptynites du horst de Bellegarde, le Stéphanien comporte entre deux failles, une trentaine de mètres de séquences grano-classées, d’épaisseur métrique, dont les termes se composent, de bas en haut :

1 - Conglomérat en bancs épaissis, ravinant à leur base la séquence précédente, constitués de galets polygéniques roulés dans une matrice gréso-micacée peu abondante (ci-dessous).


2 - Grès grossiers arkosiques , très micacés, plus ou moins lités.

3 - Grès silteux gris verdâtres, finement litées, micacées, à débris végétaux et nodules de sidérite.
Ces niveaux silteux, riches en matière organique, ont fourni en ce point la flore stéphanienne déterminée par Vetter et Mazeaud (1976).


A Sainte Catherine
, sur la rive gauche du Blima, quelques affleurements sporadiques de conglomérats polygéniques relèvent de la base du Stéphanien et témoignent d’une légère remontée de socle à l’Est.

Environnements de dépôt

L’ensemble des séquences se déroule dans un environnement de type fluviatile, dans un bassin molassique étroit, soumis à des écoulements torrentiels.

Age du Houiller de Réalmont

La flore de Réalmont est énumérée par Manès (1836) et Bergeron (1889) qui a récolté les espèces suivantes (1889, p. 176)  dans les déblais provenant du fonçage du puit du Moulin du Cayla (vallée du Dadou).
Callipteridium ovatum,
C. gigas,
Pecopteris hemithelioides,
Odontopteris minor,
Nevropteris heterophylla,
Asterophyllites equisetiformis
Samaropsis sp.

La flore de Bellegarde est décrite par Vetter et Mazeaud (1976, rapport inédit) et reproduite dans Delsahut (1981) qui précise que Odontopteris minor est une forme caractéristique du Stéphanien supérieur B – C.

Une microflore d’affinité stéphanienne est décrite par Doubinger (1976, rapport inédit reproduit dans Delsahut, 1981). Elle permet de rapporter plus précisément les dépôts du houiller de Réalmont à la partie supérieure du Stéphanien B.

Le Carbonifère de Réalmont peut ainsi être attribué à la moitié supérieure du Stéphanien. Ses dépôts sont ainsi plus récents que ceux du bassin de Carmaux (Stéphanien inférieur). Par contre, leur age est identique à celui des bassins de Najac et de Laguépie.

suite

retour dossiers