Géologie du Tarn


LA CHAINE HERCYNIENNE

 

On doit avoir conscience que les terrains primaires (540 à 300 M.a.) se trouvent partout sous nos pieds dans le Sud-Ouest de l’Europe, même quand des formations plus jeunes (Secondaire et Tertiaire) les cachent à nos yeux. Ces dépôts primaires ont été violemment plissés et empilés sur eux-mêmes dans une gigantesque chaîne, dite « hercynienne », allongée grossièrement Est-Ouest, large d’un millier de kilomètres au méridien de Paris.
La Montagne Noire se place au bord sud de cet immense édifice, qu’on a pu comparer à l’actuelle chaîne de l’Himalaya, en largeur et peut – être en altitudes.
Ces empilements tectoniques de grandes masses, « charriées » vers le Sud en Albigeois, y sont particulièrement spectaculaires.

L’édifice hercynien s’est ensuite distendu (« collapse ») et s’est brisé à la faveur de grandes fractures : ainsi celle qui traverse du NNE au SSW le Massif Central français, et entre les branches de laquelle s’accumuleront les dépôts du « Grand Sillon houiller », débris végétaux, sables et cailloutis.
Cet accident fondamental du socle français se prolonge au Sud par la « faille de Villefranche » (de Rouergue) et l’on repère sa trace jusqu’à la cluse de la Garonne en aval de Saint – Gaudens.

Les étroits fossés « houillers » (environ 300 M.a.), tels ceux de Carmaux ou de Graissessac, n’avaient que des dimensions limitées. L’élargissement de ces dépressions continentales et l’affaissement progressif de leur fond (« subsidence ») amenèrent l’accumulation de puissantes séries argileuses et gréseuses d’âge Permien (295 à 250 M.a.) dont la couleur rouge – violacée est due à un pigment ferrugineux, emprunté à des croûtes de type latéritique, développées sous un climat intertropical humide.
Ce Permien rouge, connu au cœur de la Grésigne, affleure largement dans le Camarès et, par grandes pluies en Aveyron, ces limons teintent les eaux du Tarn.

Replaçons-nous 220 M.a. en arrière. Le Sud-Ouest de l’Europe et l’Amérique du Nord, alors voisins, apparaissaient comme un immense continent, plus ou moins aplani : les reliefs de la chaîne hercynienne avaient été progressivement rabotés par l’érosion (l’actuel massif armoricain, qui appartient à la même chaîne, est ainsi totalement aplani) ou ensevelis sous leurs propres ruines, transformés en sables ou en conglomérats.


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