Au Trias (250 à 220 M.a.), des lagunes ou des mers pelliculaires occupent les régions basses du Sud-Ouest de l’Europe, ainsi que le domaine « Pyrénéen ». Les zones plus hautes ne seront recouvertes par des eaux continentales qu’à la fin de cette période. C’est le cas en Grésigne : dès leur base, les dépôts triasiques sont datés palynologiquement du Trias supérieur (220 M.a.).
Pendant le Jurassique (200 à 140 M.a.), une mer « Atlantique », très peu profonde, envahit le continent européen, sa profondeur n’excédant jamais la centaine de mètres. Elle pouvait recouvrir tout l’actuel territoire albigeois, bien que la large zone entre Cordes et les Grands Causses (Saint-Affrique) ne montre plus trace de ces dépôts, que l’on peut supposer avoir été érodés.
Cette mer recule vers l’Ouest à la fin du Jurassique. Ainsi ne connaît-on aucun indice de dépôts du Crétacé dans le Sud du Massif Central, et dans l’Albigeois en particulier. La mer avait reflué vers le golfe de Gascogne : celui-ci venait en effet de s’ouvrir, par écartement de deux panneaux (Ibérie et Armorique) de la croûte continentale, en même temps que le faisait l’océan Atlantique médian (l’Amérique commença dès lors à s’écarter de l’Europe, et ce n’est pas fini !).
La dernière incursion marine en Aquitaine orientale atteindra péniblement les environs de Cahors, au Cénomanien (95 M.a.), c’est-à-dire au milieu du Crétacé.
Erosion superficielle et altérations climatiques (d’où les minerais de fer « sidérolithiques ») se produisent dès lors sur le continent émergé, spécialement autour de la limite Crétacé-Paléocène (65 M.a.).
La chaîne des Pyrénées va se former de la fin du Crétacé (60 M.a.) à la fin de l’Eocène (35 M.a.). Les blocs continentaux Ibérie et Aquitaine entrent en collision, provoquant l’empilement d’unités tectoniques, à l’origine du bourrelet montagneux.
Au pied nord de la nouvelle chaîne, l’immense plaine basse d’Aquitaine, émergée, va être recouverte par le dépôt de la Molasse, à partir de l’Eocène moyen (environ 45 M.a.).
Ainsi la surface d’érosion continentale élaborée à la fin du Crétacé disparaît-elle sous les détritus entraînés par des courants divagants d’eaux douces : les débris carbonatés proviennent des nouveaux reliefs pyrénéens ; les siliceux, du Massif Central.
Le lent affaissement de l’Aquitaine entraîne le progressif épaississement de la Molasse. Ce milieu continental – « lacustre » passe vers l’Ouest à une mer Atlantique pelliculaire au rivage changeant, proche de l’actuel.
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