Biographies

Marcel Thoral , géologue, hydrogéologue (Cours 1900 – Lyon 1956)

 

Marcel Thoral est né à Cours (Rhône) le 20 mai 1900. Elève-maître à l'Ecole normale d'instituteurs du Rhône, il interrompt ses études en 1918 pour s'engager dans les Equipages de la Flotte. Au retour, il est nommé instituteur à Cours, puis à Lyon. C'est là qu'en 1923, il vient au Laboratoire de Géologie et apporte à Charles Depéret et à Frédéric Roman une collection de fossiles qu’il avait recueillie dans sa région natale. Très vite les Maîtres l'encouragent ; sa carrière de géologue est décidée.
Dès lors, il prépare une Licence ès Sciences naturelles et présente en 1927, en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes supérieures, un mémoire intitulé « Contribution à l'étude des dépôts du Jurassique inférieur des environs de Charlieu (Loire) ».

Agrégé en 1928, il quitte Lyon pour Montpellier où il enseigne au Lycée jusqu'en 1932. Dès son arrivée en cette ville, il ne manque pas de rendre visite à Blayac, alors Professeur de Géologie à la Faculté des Sciences.
Il oriente ses recherches vers l'étude des terrains paléozoïques de la Montagne Noire, au sud du Plateau Central français.
Les résultats de ces travaux sont consignés dans une thèse de doctorat soutenue en 1935 devant la Faculté des Sciences de Paris sous le titre : « Contribution à l'étude géologique des Monts de Lacaune et des terrains cambriens et siluriens de la Montagne Noire  (Bulletin de la Carte géologique de la France, t. XXXVIII, fasc. 192, 1 vol. in-8, 320 p., 52 fig., 2 tabl. + 5 planches hors texte dont une carte géol. au 200.000).
Il serait vain de vouloir rappeler brièvement ici les faits nouveaux présentés par l'auteur. Ils concernent à la fois la stratigraphie, la paléontologie, le métamorphisme et la tectonique. Marcel Thoral a, en particulier, démontré l'existence de l'Antécambrien, découvert la plus ancienne faune cambrienne connue en France, enrichi et précisé l'échelle stratigraphique du vieux paléozoïque.
La Montagne Noire devient dès lors une région type pour l'étude des terrains cambriens et siluriens d'Europe et d'Afrique du Nord. On jugera de l'importance des récoltes paléontologiques quand on saura que l'auteur a, dans diverses publications, décrit et figuré plus de cent nouveaux genres, espèces ou variétés fossiles. Il met à profit les années d'occupation, peu favorables au travail de terrain, pour mettre au point ses études paléontologiques (Montpellier, Imprimerie de la Charité, 1935; Nouvelles Archives du Museum Hist. Nat. Lyon, 1946; Annales Univ. Lyon, 1946 et 1948). Aujourd'hui, cette œuvre garde toute sa valeur.

Après sa soutenance de thèse, il est successivement chargé de Conférences complémentaires, puis nommé Assistant à la Faculté en 1932. Quatre ans plus tard, on lui confie le service de la chaire. Il est titularisé Professeur en 1938. L'année suivante, à la demande de M. Longchambon et de M. le doyen de la Faculté des Sciences, il accepte son transfert à Lyon où il succède à F. Roman.

La géologie appliquée devait donc retenir son attention. A Lyon, il se passionne pour l'hydrogéologie et l’étude des formations quaternaires du Rhône. Il est l’auteur de « Esquisse géologique et hydrogéologique du département du Rhône «  (Bull. de l'Institut National d'Hygiène, t. 7, n° 1, 1952, pp. 237-278). Dans tout le bassin du Rhône, il étudie des projets de captage et d'adduction pour de nombreuses communes ou de grands syndicats.

Toute sa vie, il a fui ou refusé les honneurs, cependant en 1942, puis en 1947, l'Académie des Sciences lui décerne successivement les Prix Bonnet et Fontannes ; enfin, en 1951 la Société Géologique de France le désigne pour le Prix Prestwich.

 

d’après Henri GAUTHIER
Revue de géographie de Lyon, 1957, vol. 32, p. 167-169