Biographies

Alphonse Péron, intendant militaire, géologue (St Fargeau 1834 - 1908)

Né le 29 Novembre 1834 à Saint-Fargeau, dans l’Yonne, de situation modeste, il est admis à Saint-Cyr et embrasse la carrière militaire dès l’âge de 19 ans.

Esprit déjà très éveillé aux sciences de la Nature, il se passionne pour la géologie au gré de ses affectations successives qui lui procurant terrains d’études renouvelés et rencontres décisives. Il passe par Maubeuge, puis Lyon où il reçoit les leçons de Dumortier, Locard,…
Ses premières publications sont pour le département de l’Yonne. Quelques années après, c’est la Corse qui lui permet de recueillir un important matériel qui sera étudié par Locard et son ami Gustave Cotteau.

Affecté en 1864 en Algérie, c’est le Crétacé et le Jurassique supérieur de la province d’Alger et du Sud Algérien qui susciteront ses ouvrages les plus importants, pour la plupart rédigés à son retour en métropole dans les années 1880. La guerre de 1870 le rappelle à Metz, comme sous-intendant. Il est grièvement blessé à Sedan.

Encore convalescent, Péron est affecté à Montauban de 1871 à 1875. Toujours actif dans le domaine de la géologie, il prend part « avec une réunion de quelques géologues » à l’élaboration de partie nord de la Carte géologique du Tarn-et-Garonne.
Son expérience du terrain et sa rigueur toute militaire l’amènent à rectifier sans ménagement « quelques points de la Géologie du département de Tarn-et-Garonne » (1874) et à critiquer de façon radicale et pour le moins abrupte les observations de Magnan (1869). Il rectifie la stratigraphie du Permien et croit mettre en évidence une discordance entre les grès du Trias et les calcaires du Lias inférieur. Il propose une stratigraphie rigoureuse du Lias, les faunes proposées étant conformes, pour chaque niveau, à la réalité et toujours d’actualité.
Fort de sa grande expérience du Jurassique supérieur, il récolte de nombreux fossiles de « l’Etage Séquanien » (actuel Oxfordien). Ces faunes, comptant pourtant de nombreux brachiopodes et échinides, n’ont à ce jour fait l’objet d’aucune révision. Enfin, il place dans le Tertiaire (Eocène moyen), les argiles rouges à niveaux de gypse que Boucheporn et Magnan plaçaient auparavant dans le Trias.

Il réalise quelques 70 publications dont il convient de citer plusieurs importantes monographies : « Echinides de l’Algérie » réalisée en collaboration avec G. Cotteau et V. Gauthier (1883 à 1891) ; « Essai d’une description géologique de l’Algérie » (1883) ; exploitant un important matériel ramené du Sud tunisien par Ph. Thomas, « Description des mollusques fossiles des terrains crétacés de Tunisie… » (1889 à 1893) ; « Les ammonites du Crétacé supérieur d’Algérie » (1896 et 1897) et plusieurs mémoires sur le Jurassique supérieur de l’Yonne…

A la retraite, il est admis au titre de correspondant de l’Académie des Sciences de Paris (1900), puis en 1905, président de la Société géologique de France.

Bibliographie locale :

Péron A. (1874) - Sur quelques points de la Géologie du département du Tarn-et-Garonne. Le permien, le lias inférieur et le Séquanien ; le gypse de Varen et les gisements de phosphates de chaux. Bulletin de la Société géologique de France, Paris, 3e série, t. II, p. 85

Péron A. (1901) - Sur la tectonique de la région N.-E. du département du Tarn-et-Garonne. Association française pour l'avancement des Sciences. Congrès d'Ajaccio, p. 391-391.

PF

En savoir plus : Thomas Ph. (1909). Notice biographique sur Alphonse Péron. Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, Auxerre, sér 4, t. 12 = vol 62, p. 198 – 217.