Jean Magné, géologue, micropaléontologiste (Roquecourbe 1928 – Saint-Amans-Soult 2008)
Précieux artisan de l’activité géologique dans le Bassin méditerranéen durant la seconde moitié du XXème siècle,
Jean Magné a joué un rôle important dans la micropaléontologie stratigraphique des terrains secondaires et tertiaires et spécialement de l’Oligo-Miocène. Sa signature se retrouve, depuis 1950, associée à celle d’une centaine de micropaléontologistes, sur près de 400 publications.
Jean Magné est né à Roquecourbe en 1928. Il fait ses études au Lycée de Castres, puis passe une licence de Sciences naturelles à l’université de Toulouse. Il devient, en 1947, ingénieur diplômé de l’Ecole du pétrole de Rueil-Malmaison. L’enseignement de Mme Gubler et de Maurice Lys l’oriente vers la micropaléontologie, guidé par l’exemple de Jacques Sigal et de Nicole Grekoff.
Engagé à la S.N. REPAL (Société nationale de recherche et d’exploitation des pétroles d’Algérie) de 1948 à 1958, il devient chef de laboratoire de micropaléontologie à Alger.
Replié à Bègles, il devient de 1959 à 1974, chef micropaléontologiste à ESSO-REP, société qui, aussi libéralement que la REPAL, l’autorise à poursuivre sa collaboration avec le monde universitaire sur des problèmes géologiques dans les Cordillères bétiques et dans le Rif septentrional, aidant ainsi une vingtaine de thèse de doctorat en contribuant de ce fait à la cartographie de l’Arc de Gibraltar. De 1960 à 1975, c’est à une quinzaine de doctorants algériens qu'il accordera son aide. |
La réunion des laboratoires de Bègles amena Jean Magné à entrer au CNRS, où, nommé maître, puis directeur de recherches, il est affecté au Laboratoire de géologie méditerranéenne de Toulouse. Il choisit comme sujet de thèse de Doctorat – l’étude micropaléontologique du Néogène méditerranéen entre l’Ebre et Rhône. Un but de cette véritable banque de donnée (2 tomes, 600 pages) était d’établir une zonation des microfaunes benthoniques en la situant par rapport aux faunes continentales du Bas-Languedoc et aux échelles planctoniques des bassins profonds.
Cela fait, Jean Magné continua à déterminer pour quantité de géologue, sans distinction d’école, les microfaunes les plus variées allant du Néocomien au Pliocène, de tout le pourtour méditerranéen, Italie du Nord, Grèce, Turquie et plus proches, Corbières, bassin d’Aquitaine, Corse .
Chercheur d’une extrême conscience professionnelle, méticuleux, Jean Magné ne s’engageait en naturaliste modèle, qu’avec d’infinies précautions. Il reste à ce titre un exemple de collaboration fructueuse entre industrie pétrolière et monde universitaire.
Il repose à Saint-Amans-Soult où il s’était retiré il y a plusieurs années.
D’après M. Durand Delga et A. Perrodon, Géochronique, n° 107, 2008