Edouard Cumenge, minéralogiste (Castres 1828 – Paris 1902)
Il écrit de nombreux mémoires sur les gisements minéraux, notamment sur le gîte cuprifère de Basse-Californie (Mexique) et de la Sierra Nevada. Il codécrit deux espèces minérales nouvelles, la boléite et la cumengéite. Il est également l'un des plus grands spécialistes de mines d'or et commence la réalisation d'un monumental ouvrage sur ce métal, malheureusement inachevé.
Né le 16 Avril 1828 à Castres, il étudie au Lycée de Castres et, en 1845, est reçu dans les premiers à l'École Polytechnique. Passionné dès son plus jeune âge par les voyages, il choisit le Corps des Mines, séduit par les possibilités d’explorations de pays lointains. Comme ingénieur ordinaire, il est attaché en 1851 au Bureau d'Essais de l'École des Mines.
Mais sa carrière administrative est courte. L'année suivante, il se met en congé illimité à la suite de son mariage avec la fille d'un grand industriel de Paris, M. Guibal, un des promoteurs de l'industrie du caoutchouc. Comme ingénieur, il officie dans la manufacture de son beau-père jusqu’en 1873.
Libéré de ses obligeations, il reprend ses activités minières à l’âge de 45 ans. C’est alors en qualité d'ingénieur-conseil qu’il entreprend de nombreux voyages dans les pays les plus divers : Espagne, Italie, Grèce, Vénézuela, Colombie, Etats-Unis, Mexique, Transvaal...
Parmi ses publications scientifiques, les plus importantes sont consacrées aux trois gisements de Rio-Tinto, de Boléo ainsi qu’à l’ile de Trinidad à laquelle il consacre une monographie.
Il codécrit plusieurs espèces minérales : un sulfo-antimoniure de cuivre, la Guejarite, trouvé dans le district de Guejar de la Sierra Nevada, la Boléite et la Cumengite du Boleo, ainsi qu’un minerai d'urane, la Carnotite, venant du gîte de Montrose (Colorado).
Ayant vu et suivi un grand nombre d'exploitations aurifères, il s’intéresse tout particulièrement à la géologie de l’or. En collaboration avec son ami, le minéralogiste Jacques-Edmond Fuchs, il commence la rédaction d’un traité sur ce métal dont ne paraîtront que les premiers fascicules sur la minéralogie de l'or.
A la fin d’une vie consacrée à l’étude ou à la mise en valeur des gisements miniers, infatigable voyageur malgré un âge avancé, il manifeste son attachement à la langue d’oc et au pays castrais qui l’a vu grandir en exprimant sa verve toute méridionale dans plusieurs recueils de poèmes « Répapiatsés d’un Biel d’al païs de lengo d’Oc », paru en 1901, et « lou biel Castros ».
PF
Pour en savoir plus : Notice sur Edouard Cumenge par L. de Launay, 1903
http://www.annales.org/archives/x/cumenge.html