L'Abbé Robert Courtessole , géologue, humaniste (Carcassonne 1904 – 1990)

Robert Courtessole est né le 20 décembre 1904 à Carcassonne. Il passe une longue partie de sa jeunesse entre Villepinte et Pexiora, berceau de sa famille. Après de brillantes études au Petit Séminaire de Castelnaudary puis au Grand Séminaire de Carcassonne, il devient prêtre. Il poursuit des études supérieures à l'Institut Catholique de Toulouse et à la Faculté des Sciences où il obtient la Licence ès-sciences.
Devenu professeur de Sciences Naturelles, il exerce au Lycée Saint-Stanislas de à Carcassonne où il enseigne à partir de 1928, pendant 44 ans, aussi bien la Biologie que les Mathématiques.

Pendant les années de guerre, il participe activement, entre 1942 et 1944, à la Résistance en assurant les liaisons avec les maquis de la Montagne Noire, le suivi des parachutages. C'est certainement au contact de cette montagne, dure et aride, que les premiers élans d'une longue passion pour la recherche en géologie devait naitre. Elle allait se révéler vers les années 1950.

Il est admis en 1959 à la Société d'Etudes Scientifiques de l'Aude, où il redonne aux Sciences Naturelles, et notamment à la Géologie, une place d'honneur. Il en devient le président en 1963 et 1964.

Ses nombreuses publications, à partir de 1959, témoignent de la variété de ses recherches géologiques, mais aussi, dès 1964, de ses premières analyses sur le Paléozoïque auquel il allait consacrer près de quarante ans de sa vie.

En compagnie d'amis comme Gérard Griffe, mais aussi de jeunes passionnés qui allaient perpétuer son oeuvre parmis lesquels il faut citer JC Capéra et D. Vizcaïno, l'Abbé Courtessole parcours la Montagne Noire et fouille avec soin et ténacité les gîtes fossilifères de tout le versant Sud, en découvre d'autres et réunit ainsi une collection exceptionnelle de Trilobites, de Graptolites, de Mollusques, d'Echinodermes, de Brachiopodes ... Une collection de plus de 7 000 pièces ou lots de spécimens, acquise depuis par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris afin d'assurer sa mise en valeur scientifique et son entière accessibilité.

De nombreuses publications sur le Cambrien moyen naitrons de ces études à partir de 1965. Sa monographie de 1973, le « Cambrien moyen de la Montagne Noire. Biostratigraphie », en constitue le sommet.
Ses travaux s'orientent ensuite vers la description biostratigraphique du Cambrien inférieur du Cabardès (1980) mais aussi, au travers de nombreux articles à partir de 1974, vers l'étude de l'Ordovicien inférieur, Trémadocien et Arénigien.
En 1984, il découvre le Cambrien supérieur à Trilobites du type est-asiatique.

Spécialiste connu et reconnu des Trilobites, "fossile noble" par excellence du Paléozoïque, il consigne les résultats de ses recherches, dans les revues de rang international, mais aussi dans plusieurs mémoires exceptionnels de la société d'Etude scientifique de l'Aude.

Dès 1974 ses compétences sont reconnues sur le plan international, puisqu'il devient membre correspondant pour le Cambrien moyen de « L'International Stratigraphie Commission » de l'Université Stony Brook à New-York et en 1982, il est nommé Docteur Honoris Causa de l'Université de Wursbourg en Allemagne.

 

d’après Jean-Pierre CAPERA
Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques de l'Aude , 1990, tome LXXXX, p. 135
et crédit photo