LES GISEMENTS DE VERTEBRES FOSSILES DE L’OLIGOCENE DU TARN (STAMPIEN à CHATTIEN)
HISTORIQUE DES DECOUVERTES ET REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

 

GISEMENTS DES CALCAIRES DE CORDES (S.L.) (MP 25)

Cestayrols

Aux abords de Cestayrols, les Calcaire de Cordes passe très localement latéralement à des molasses sableuses intercalées de niveaux ligniteux, dont certains ont livré des restes de vertébrés.
Le gisement est signalé pour la première fois par Caraven-Cachin (Journal du Tarn, 13 nov., 1886) qui y identifie « Anthracotherium magnum, Paloplotherium, crocodiles, tortues et mollusques ».
La découverte d’un important gisement de lignite à Cestayrol est décrite par l’ingénieur civil des mines Helson (1888) qui publie « la découverte de dents, de fragments de mâchoires et d’os de Paleotherium, gisement d’une puissance de 4 m, sous 8 m de calcaire d’eau douce » et classer ces lignites dans l’Eocène supérieur.

Le gisement est ensuite cité par Cabié (1893, p. 9), puis par Vasseur (1894) qui précise que « la Mollasse argilo-gréseuse passe à Cestayrols et au Théron à des couches de lignites riches en mollusques et en débris de vertébrés (Anthracotherium, tortues, crocodiles) ».
Le gisement est à nouveau évoqué par Caraven-Cachin (1898 p. 350-351 et 446) qui a trouvé des dents d’A. magnum dans le combustible…
Plusieurs fossiles de Cestayrols ont été retrouvés par Richard (1946) dans la collection de la Faculté des Sciences de Marseille : Anthracotherium magnum (plusieurs molaires supérieures ; fragments de mandibules ; une symphyse mandibulaire avec incisives et canines) de l’École des Mines de Paris ; du lignites à empreintes de molaires.
Astre (1964) reprends les mêmes déterminations.

Le Musée de Gaillac conserve une faune encore inédite de Cestayrols, une molaire d’un Anthracotherium (ci-dessous) et, surtout provenant de Terses, lieu-dit situé au Sud-Ouest de Cestayrols, une molaire d’Anthracotherium (n° R85), un fragment de maxillaire inférieur droit de Lophiomeryx chalaniati (n° R89) (ci-dessous), une dent de « Propalaeochoerus » (n° R86) ; une plaque de chélonien (n° R12) et de crocodilien (n° R13). Plusieurs plaques de cheloniens proviennent aussi du lieu-dit Las Coste (n° R5 à R7).

 

Labastide-Gabausse

Les fossiles signalés par Mengaud (1927) au Nord-Est de Labastide-Gabausse, proviennent d’une carrière de pierre à chaux exploitée par M. Borie, au lieu dit « la Pargade ». Le niveau fossilifère qui lui a fourni Aceratherium lemanense se situe dans la partie sommitale des Calcaires de Cordes, vers 330 m d’altitude, sur le plateau qui s’étend de Blaye-les-Mines à Combefa.
Ce fossile lui donnerait un âge Stampien supérieur.

D’après Richard (1946) et Astre (1964), la faune, conservée à la Faculté des Sciences de Toulouse, se compose d’Aceratherium (= Ronzotherium) cf. filholi (deux fragments de mandibules dont un avec M2, M3 ; une canine de section ovalaire; divers débris de dents et d'os) qui placerait le gisement plutôt dans le Stampien moyen.

 

Délazens (Itzac)

Ce gisement, mis en évidence par Chellai (1982), se situe 1 km au Sud-Est d’Itzac, près de la route D8 de Campagnac à Vindrac, près de la ferme de Délazens-Nord. Il offre la particularité d’être situé à l’Est du dôme de la Grésigne et de donner une des rares datations précises des calcaires lacustres du golfe de Cordes.
Le niveau fossilifère se situe dans des lentilles d’une argile noirâtre directement surmontées par des calcaires crayeux appartenant à la base des Calcaires de Cordes s.s.

Coupe et position du gisement, d'après Chellai et al. (1982). 1 : conglomérats de la Grésigne ; 2 : Formation de Campagnac-Vindrac ; 3 : Molasses oligocènes ; 4 : Calcaires de Cordes.

Avec de nombreux Charophytes, il fournit une cinquantaine de dents de rongeurs, parmi lesquels un Issiodoromyinae appartenant à la biozone d’Heimersheim, ce qui permettent de situer le gisement dans l’Oligocène moyen et de prouver son âge Stampien supérieur (biozone MP 24). Les Calcaires de Cordes qui le surmontent ne sauraient ainsi être plus anciens que MP 25. Cette datation offre aussi l’avantage de montrer que les Conglomérats de la Grésigne sont bien antérieurs à cet âge.
Pour Brunet et Vianet-Liaud (1987), le gisement pourrait être attribué à un niveau plus élevé, intermédiaire entre MP 24 et 25, ce que confirme la révision des faunes récemment effectuée par Astruc et al. (2003)
La liste faunique du gisement d’Itzac-Delazens est ainsi la suivante :
Théridomorphes : Issiodoromys minor, stade 2, Blainvillimys aff. blainvillei ou Protechimys lebratierensis ; Archaeomys gracilis ou Protechimys lebratierensis ;
Gliridés : Gliravus aff. majori, Gliravus aff. bruijni, Bransatoglis aff. fugax ;
Eomyidés : Eomys sp. ;
Cricétidés : Pseudocricetodon sp. de plus grande taille que P. montalbanensis, Paracricetodon dehmi;
Insectivores : Srinitium marteli ;
Chiroptères : Hipposideros sp..

Espèces figurées du gisement (figure ci-dessous) :

Pseudocricetodon montalbanensis THALER. Chellai et al. (1982), pl., fig. 5-6
Gliravus aff bruijni HUGUENEY. Chellai et al. (1982), pl., fig. 7-8
Issiodoromys aff. minor SCHLOSSER. Chellai et al. (1982), pl., fig. 9-12
Blainvillimys aff. helmeri VIANEY-LIAUD. Chellai et al. (1982), pl., fig. 13
Paracricetodon cf. dehmi HRUBESCH. Chellai et al. (1982), pl., fig. 14

 

Itzac

C’est à la limite des communes d’Itzac et de Cordes, près de la route de Frausseille à Tonnac (NE d’Itzac), que M.J. Clottes, professeur au Lycée de Foix, récolte en 1963 un humérus fossile dans un labour profond. Le fossile est attribué par G. Astre, « sans aucun doute », à Protaceratherium albigense (1964), fossile « fréquent dans le Stampien supérieur des coteaux albigeois » qui lui permet, pour la première fois, de placer dans cette division, les Calcaires de Cordes.

Livers-Cazelles

Cette localité a fourni les reste de Trionyx sp. que la collection Noulet du musée de Toulouse conserve sous le n°2013.0.286.

Donnazac - Carimon

Ce lieu-dit de la commune Donnazac figure, au Musée de Gailac, sur l’étiquette du moulage d’une mâchoire inférieure droite inédite de « Lophiomeryx chanaliati » portant 5 molaires et une partie de la 6ème avec la mention « original donné au Muséum » (de Paris ?) (n° R89) (ci-dessous).

 

suite. Gisement des Calcaires de Gamanel et de Bélesta