NATURE
Les collectivités du Département du Tarn utilisent 3 types de ressources d’eau potable :
les lacs de barrages (les Cammazes, La Roucarié, Fontbonne, Rassisse, la Bancalié, Miquelou). Ces ouvrages, qui sont de capacités très variées - de 19 millions de m3 (les Cammazes, fig. 10) à 513 000 m3 (Miquelou) -, constituent les principales réserves en eau du Département ;
Fig. 10. Le barrage des Cammazes
les grandes rivires (Tarn, Agout, Dadou, Viaur), avec des prises d’eau sur berges (fig. 11) ou au fil de l’eau, généralement implantées en amont de retenues qui permettent d’en régulariser le débit. Ces ouvrages desservent de nombreuses agglomérations établies à proximité de leurs berges (Albi, Arthès, Castres, Gaillac, Rabastens, Graulhet, Pampelonne …) ;
Fig. 11. Prise d'eau sur le Tarn, à Arthès
les petites rivires et torrents de montagne, souvent exploités pour l’alimentation de petites collectivités à partir de prises d’eau installées dans des zones relativement sauvages et boisées (fig. 12).
Fig. 12. Prise d'eau sur la Durencuse, à Saint-Salvy-de-la-Balme
PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES EAUX SUPERFICIELLES
Les caractéristiques chimiques des eaux sont influencées par la composition géologique du bassin versant : eaux acides en pays granitiques ou schisteux, alcalines et calciques en pays calcaires... etc. Ce sont des eaux qui se troublent fortement en période d’orages par lessivage des sols. Elles sont, en général, moyennement minéralisées. Comme elles ne traversent pas de filtres naturels, elles sont très vulnérables à toutes les pollutions bactériologiques et chimiques.
LA PROTECTION DES EAUX POTABLES
La maîtrise des risques sanitaires liés à la production d'eau potable exige une vigilance depuis la ressource jusqu'au robinet du consommateur.
Les périmètres de protection correspondent à un zonage établi autour des captages utilisés pour la production d'eau d'alimentation en vue d'assurer la préservation de sa qualité. En complément aux indispensables actions générales de préservation du milieu, les périmètres de protection s'affirment comme l'outil privilégié pour prévenir et diminuer toute cause de pollution susceptible d'altérer la qualité des eaux prélevées. Ils sont définis sur la base de critères hydrogéologiques.
Les périmètres de protection permettent également de réduire le risque de survenue de pollutions accidentelles de la ressource, situations dont les conséquences peuvent être importantes pour les collectivités (restriction des usages alimentaires de l'eau voire interruption de la distribution d'eau).
Les périmètres de protection sont constitués de trois zones:
LE PERIMETRE DE PROTECTION IMMEDIATE
Il correspond à l'environnement proche du point d'eau (fig. 13). Il est acquis par la collectivité, clôturé et toute activité y est interdite. Il a pour fonctions principales d'empêcher la détérioration des ouvrages et d'éviter les déversements de substances polluantes à proximité immédiate du captage.
LE PERIMETRE DE PROTECTION RAPPROCHEE
Il délimite un secteur, en général de quelques hectares, en principe calqué sur « la zone d'appel» du point d'eau (fig. 14). A l'intérieur de ce périmètre, toutes les activités susceptibles de provoquer une pollution sont interdites ou soumises à des prescriptions particulières (constructions, activités, rejets, dépôts, épandages,...).
LE PERIMETRE DE PROTECTION ELOIGNEE ou Zone sensible à la pollution
Il est créé si certaines activités sont susceptibles d'être à l'origine de pollutions importantes et lorsque des prescriptions particulières paraissent de nature à réduire significativement les risques sanitaires. Il correspond à la zone d'alimentation du point de captage d'eau, voire à l'ensemble du bassin versant (fig. 15).
La protection des sites de captage d'eau entre souvent en conflit avec d'autres intérêts : voies de circulation, urbanisation, activités agricoles. C'est pourquoi l'arrêté préfectoral d'autorisation de prélèvement et d'institution des périmètres de protection fixe les servitudes de protection opposables aux tiers par déclaration d'utilité publique (DUP).
Les périmètres de protection ont été rendus obligatoires pour tous les ouvrages de prélèvement d'eau d'alimentation par la loi sur l'eau du 3 janvier 1964. Ils sont proposés par un expert indépendant, l'hydrogéologue agréé en matière d'hygiène publique par le ministère chargé de la santé.
Afin de faciliter l'instauration des périmètres de protection et d'en garantir l'efficacité, la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004 donne la possibilité de ne créer qu'un périmètre de protection immédiate pour les captages d'eau qui bénéficient d'une bonne protection naturelle. Ces nouvelles dispositions législatives facilitent également la maîtrise foncière des zones intégrées dans les périmètres de protection d'eau en permettant aux collectivités locales de préempter les terrains concernés par la protection des ressources en eau. De plus, les collectivités locales propriétaires des terres, peuvent prescrire au preneur des modes d'utilisation du sol afin de préserver la qualité des ressources en eau.