Le socle et le Stéphano-permien de Réalmont sont recouverts par le Tertiaire discordant du Bassin d’Aquitaine dont les sédiments les plus anciens sont d’âge éocène, Bartonien vraisemblable.
Tous les termes de l’Eocène peuvent être facilement observés au nord de Réalmont, entre Bellegarde et la Cape.
Elles sont bien visibles tout autour de Réalmont où elles reposent sur le socle paléozoïque altéré, parfois rubébié.
Ce sont des argiles rutilantes, intercalées de lits de galets de quartz blancs et d’éléments métamorphiques arrachés au socle sous-jacent.
A Réalmont, où elles reposent fréquemment en discordance sur la « série rouge » du Permien, leur coloration rouge intense est héritée du remaniement des pélites rutilantes su Saxonien sous-jacentes. Au nord de Réalmont (talus de le RN 112) le mimétisme entre les deux formations est tel qu’il est difficile de les délimiter.
A l’Ouest de Rieucau (Ouest de Réalmont), les Argiles à graviers reposent sur le socle leptynitique
altéré et rubéfié
Ils sont surtout bien visibles au Sud de Réalmont où ils sont bien dégagés à Vernière par le talus de la RN 112. Ce sont des grès gris et beiges en bancs assez massifs, chenalisés, à stratifications obliques et entrecroisées.
Equivalent latéraux des riches niveaux fossilifères à mammifères du Castrais, ils ont aussi livré en ce point des restes de crocodiles et de tortues. Leur âge Bartonien est bien établi.
Les Grès de Puech Auriol et de Vénès, à Vernières (Sud de Réalmont)
Au nord de Réalmont, ces bancs passent progressivement à des argiles rouges, les Argiles rutilantes de Lamillarié (âge Bartonien supérieur à Priabonien) bien visibles dans le paysage dans les environs de Lamillarié et de Denat.
Les Argiles rouges de Lamillarié, à Lamillarié (Nord de Réalmont)
Ces calcaires montrent leur épaisseur maximale aux abords de Réalmont (une dizaine de mètres) où ils donnent lieu à plusieurs exploitations.
L’une d’entre elles, située sur la butte témoin de la Cape-haute, exploite une couche assez massive de calcaires lacustres blancs, renfermant en abondance des gastéropodes d'eau douce : Ischurostoma minuta, Biomphalaria vasseuri, Galba longiscata.
Les Calcaires de Ronel et les grès qui constituent la base de la Molasse de Blan,
dans la carrière de la Cape-Haute ( Nord de Réalmont)
La limite supérieure des calcaires correspond à une surface d’érosion qui précède le dépôt d’un faisceaux de plusieurs bancs de conglomérats et de grès fluviatiles chenalisés, à stratifications obliques et entrecroisées et encroûtement d’algues stromatolites. Les niveaux les plus grossiers fournissent quelques os longs de vertébrés (Paleotherium).
Ce niveau appartient à la base d’un ensemble molassique et gréseux équivalent latéral, très réduit, des Molasses de Blan. Des lentilles massives de grès y sont exploitées dans les environs de Ronel.
Près de cette localité, la série de l’Eocène est clôturée par une butte témoin des Calcaires de Marssac, épisode situé à la limite entre l’Eocène et l’Oligocène.
Les dépôts de l’Eocène offrent, ainsi, dans le secteur de Réalmont, une série réduite et incomplète qui contraste avec les fortes épaisseurs relevées plus au sud, dans le bassin de Castres. Plusieurs formations du Castrais, comme les Calcaires de Castres et de Labruguière (Lutétien) et les Argiles d’Hauterive (Bartonien inférieur) n’y sont pas représentées. D’autres, comme les Grès de Puech Auriol et de Vénès (Bartonien) y sont très réduits en épaisseur et passent latéralement vers le nord à des Argiles rouges, les Argiles rutilantes de Lamillarié. Il en est de même des Molasses de Blan (Priabonien) qui passent latéralement à un épisode gréso-conglomératique peu épais.
Le secteur de Réalmont se comportait ainsi, à l’Eocène, comme une zone relativement haute, le Môle de Réalmont, située à la marge nord du Bassin de Castres, seuil qui ne sera véritablement submergé qu’à l’Oligocène, par la sédimentation diachrone du Bassin d’Aquitaine.
Cette remontée du socle, active dès l’Eocène, porte à l’affleurement le Stéphano-Permien et les Leptynites de Réalmont.