La Chaîne hercynienne. Présentation

 

…....puis s'achève par  L'EXTENSION TARDI-OROGENIQUE (300 – 260 Ma.).

D'abord localisée à certains secteurs (au Viséen supérieur -Westphalien), cette extension finit par s'étendre au Stéphanien supérieur et au Permien :

C'est l'effondrement généralisé de la chaîne

Le moteur principal de l'extension tardi-orogénique, et donc du dés-épaississement, est le comportement mécanique des matériaux de la lithosphère continentale.

Si cette lithosphère présente une « stratification » liée à la nature des roches qui la constituent, elle présente aussi une « stratification » qui dépend de l'aptitude de ces matériaux à la déformation par fracturation (comportement cassant, dépend de la pression) ou bien à la déformation par fluage (comportement ductile; dépend de la température notamment).

 

La désolidarisation du manteau lithosphérique et de la croûte, au niveau du Moho (qui permet la construction du prisme d'accrétion) favorise  le détachement d'un panneau du manteau lithosphérique (délamination) en cours de subduction dans l'asthénosphère : la croûte, ainsi délestée, remonte vers la surface (surrection des reliefs) ; la portion de lithosphère disparue étant remplacée par des matériaux mantelliques plus chauds (> 1300 °C).

Cet afflux de chaleur issu du manteau et la décompression des matériaux du manteau asthénosphérique vont jouer un rôle crucial dans l'évolution tardi-orogénique de la chaîne.

La décompression des matériaux du manteau asthénosphérique conduit à leur fusion partielle :
- des liquides de composition basaltique  se forment et se mettent en place à la base et sous la croûte. Vecteurs de chaleur, ces liquides basaltiques, très chauds, provoquent ou accentuent l'anatexie crustale :
des migmatites et des liquides granitiques se forment; ces derniers absorbent les fluides hydratés environnants puis migrent vers la surface :
de nombreux massifs de granitoïdes et des dôme anatectiques (Montagne Noire, Velay...), en relation avec d'importantes anomalies thermiques plus localisées, se mettent en place.

Une croûte inférieure anhydre se constitue, composée de roches résiduelles, souvent méta-pélitiques, et de roches basiques issues de la solidification des liquides basaltiques. Lors du refroidissement final du bâti hercynien, ces roches vont recristallisées de façon statique (recuit postdynamique).

Le flux thermique issu de l'asthénosphère, responsable de conditions métamorphiques de basse pression-haute température, provoque simultanément une chute de la viscosité des matériaux profonds de la croûte : instable, la chaîne s'effondre sous sa propre masse. L'épaisseur hétérogène de la croûte se résorbe alors par fluage latéral de la croûte, depuis les zones internes de la chaine vers les zones plus externes, moins épaisses.

La croûte supérieure, fragile, se fragmente en panneaux (horst et graben) limités par des failles nouvelles ou bien reprenant en extension des discontinuités antérieures. Des bassins limniques intra-montagneux s'individualisent, jalonnant les failles principales, où vont se déposer, en discordance, les produits résultant de l'érosion des reliefs résiduels : les bassins houillers carbonifères (bassin de Graissessac, d'Alès, bassins du Sillon Houiller du Massif Central,....), et les bassins permiens (Lodève, Saint-Affrique,...), en discordance sur les précédents, occupent les dépressions tectoniques (grabens ou demi-grabens) ainsi formées.

 

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