Collections et collectionneurs du musée de Gaillac

 

Maurice Laboye (Castres 1921-2012)

Maurice Laboye est né à Castres le 17 novembre 1921. Jeune adulte, il s’intéresse à son terroir et aux richesses qu’il recèle, ce qui l’amène à dessiner et à peindre sur site les paysages familiers. Fasciné par la forme et la couleur, il aborde la peinture et perfectionne assidûment les techniques qui lui permettent d’en maîtriser l’expression. Il fréquente les peintres de Castres avec lesquels, en 1969, il co-fondera l’Atelier 7*.

Maurice Laboye devant ses peintures. Exposition "Couleur , Energie" à Castres, 1993
Crédit photo 
: Peintres et sculpteurs de Midi-Pyrénées (1995).
In L’art sous toutes ses formes. Edition Fus-Art, p 54-55


Au cours de ses nombreuses promenades durant lesquelles il dessine les paysages qui retiennent son intérêt, il va progressivement se pencher sur les richesses naturelles des terrains. Il commence, au fil des sorties dominicales, par ramasser des pierres dans le lit des rivières. Elles deviendront des sculptures et des mobiles. C’est le début de la collection.
Par la suite, sa passion pour la peinture se double d’un intérêt pour la minéralogie. Cet intérêt ne le quittera plus et l’amène à nouer de nombreux contacts, à fréquenter les bourses aux minéraux de la région. Il n’aura de cesse d’enrichir sa collection en allant sur le terrain récolter des minéraux caractéristique du Tarn avec l’aide de son épouse Suzanne.
C’est ainsi qu’en 1982, il découvre à la Salvetat-sur-Agout une « poche de pegmatite à tourmaline noire ». Durant un mois, il s’applique à récolter le maximum de spécimens. La revue «  Le Règne minéral » (janvier - février 2006, p. 5-15) relate les conditions et l’importance de cette découverte.
Après cette trouvaille, il continuera à approfondir ses connaissances en minéralogie et élargira sa collection par des échanges lors des bourses aux minéraux, par des recherches sur le terrain et par des achats de nouvelles pièces à d’autres collectionneurs. Homme de passion, sa quête dépassait largement l’aspect matériel de la collection.
En humaniste, il croyait fermement en l’existence d’un lien mystique entre l’Homme et la Nature. Ses peintures, sculptures, minéraux, participaient de cette quête d’une transcendance salutaire qui caractérise l’humaine condition.
Maurice Laboye décède en Février 2012 à l’âge de 90 ans. Sa femme Suzanne a fait don de sa collection de minéraux au Musée de Gaillac en 2014.


Maurice Laboye présente la vitrine de pegmatites de la Salvetat-sur-Agout
(Crédit photo Le Règne minéral, n°67, 2006)


Conditionnée, préparée et inventoriée par les bénévoles de l’ASNAT, cette collection est riche de quelques 300 échantillons en grande partie d’origine loco-régionale, récoltés par lui-même sur le terrain ou acquis par échanges, sur un période d’une trentaine d’année, entre 1970 et 2000.
Les Tourmalines noires qu’il découvre dans une poche filonienne plurimétrique le long de la route du Col de Cabaretou et qu’il extrait un mois durant, figurent parmi «  les meilleurs cristaux de Tourmaline noire trouvés en France » selon la revue « Le Règne minéral » (Goujon & Laboye, 2006). Le Schorl y accompagne le quartz en beaux prismes fumés, l’albite, les grenats, la muscovite,…

L’intérêt de sa collection réside également dans le nombre des minéraux provenant des principaux sites miniers régionaux, qui font de cette collection une véritable vitrine de la diversité minérale du département du Tarn.
La collection recèle également de nombreuses pièces typiques des grands gisements français ainsi que de quelques gîtes marquants de notre Planète.
Enfin, cette collection est remarquable par le niveau qualitatif et esthétique moyen particulièrement élevé de nombre des échantillons qui possèdent une réelle qualité muséographique. Ils seront les fondements de la future galerie de minéralogie du Musée de Gaillac.

Bibliographie :
Goujou J.C. et Laboye M. (2006) – Magie noire dans le massif de l’Agout, la Salvetat-sur-Agout (Hérault) : Noires tourmalines en Montagne… Noire. Le Règne minéral, n° 67, p. 5-15.


* Atelier 7 :
groupement de peintres réunis de 1969 à 1976 autour de Christian d'Espic (1901-1978), qui trouve ses origines dans l'Atelier des Monges (1950/63) initié par Maurice Garrigues (1905-1993). Des artistes castrais y poursuivent des recherches plastiques diverses et riches, désignées par certains " École Castraise d'Art Abstrait ".