Le Musée Philadelphe Thomas

 

LE MUSEE PHILADELPHE THOMAS ET SES COLLECTIONS


Le Muséum d’Histoire naturelle de Gaillac est la plus ancienne institution muséale de Gaillac. On le doit au Docteur Philadelphe Thomas.

Philadelphe Thomas est né à Gaillac, le 27 mai 1826, dans un milieu bourgeois, d'un père avocat et propriétaire. Suivant sans doute la voie de son oncle, médecin de l'Hôpital de Gaillac, il se destine à la carrière de médicale. C’est à Paris qu’il part faire ses études. Mais il suit un double parcours universitaire, à la faculté de Médecine, comme il s’y destinait, mais aussi, par passion pour les Sciences naturelles, à la faculté des Sciences, suivant les cours de plusieurs scientifiques de renom tels les professeurs Brongniart, Daubrée, Bayle.
Entre 1844 et 1862, il y fréquente également des étudiants promis à un brillant avenir qui deviendront des amis, comme le géologue Eugène Eudes-Deslongchamps, le zoologiste marin Henri de Lacaze-Duthiers ou le clinicien Carl Potain. Il soutien sa thèse en 1859, à Paris, et retourne au pays où il ne se consacrera pas longtemps à la Médecine.

Marié en 1867, à Mlle Barrau, héritière du Château viticole de Tauziès, il s'implique dorénavant dans la gestion du domaine. Sa fortune personnelle, encore confortée par son mariage, lui permet de se consacrer totalement à ses passions de chercheur et de collectionneur.
Ses nombreux contacts scientifiques lui permettent de rassembler d’importantes collections et des documents dans tous les domaines des sciences naturelles.

Il publiera plusieurs études sur ses trouvailles faites, entre 1867 et 1905, sur les bords du Tarn, comme le célèbre Entelodon magnum, découvert en 1873. Il est admis à la Société Géologique de France, parrainé par  messieurs d'Archiac et de Verneuil et appartient à de nombreuses sociétés savantes, Association française pour l'avancement des sciences, Société française de botanique, Société mycologique de France dont il est membre fondateur (1885).



Il s’intéresse également à la préhistoire et fouille en 1862 la station de Bruniquel.
Le domaine viticole de sa belle famille se révèle aussi très riche en mobilier préhistorique, en particulier en nombreux outils dont plusieurs haches de pierre polie.

Ayant accumulé ses collections à Tauziès, puis dans son hôtel de la Place Saint-Michel, il fait construire dans le quartier du Château de l'Hom, un musée pour les abriter. Elles sont exposées dans de vastes pièces et de grandes vitrines dans l’esprit encyclopédique qui était propre à de nombreux chercheurs de son temps. Il ouvre au public le musée qu'il a fondé en Juin 1896 et nomme, la même année, un premier conservateur.

Henry Miégemarque (1857-1903), ornithologue, enrichit les collections de ses propres captures béarnaises et de spécimens prélevés aux alentours de Gaillac. On peut évaluer son apport à environ 250 spécimens d’oiseaux. Il publie, dans le Mémorial de Gaillac, des chroniques de chasse et d’ornithologie qui seront ensuite rassemblées pour constituer son ouvrage principal, Esquisses ornithologiques.

Jules Bel (1850-1922) lui succède et sera conservateur de 1903 à 1922. Botaniste et mycologue, il écrit de nombreux ouvrages sur la flore du Tarn et du Midi toulousain dont Les Champignons supérieurs du Tarn, travail avec lequel il obtient une médaille d'or de l'Académie des Sciences de Toulouse. Il fut membre de la Société française de botanique.

En 1911, sans héritier direct, Philadelphe Thomas lègue, par testament olographe, sa maison musée et les collections rassemblées à la ville de Gaillac qui en hérita, à son décès, le 24 novembre 1912. Depuis, la ville continue à faire connaître et à développer ce musée.

 

Ludovic Thomas (1876-1962), conservateur de 1942 à 1962, accroit le rayonnement du musée. Ce lointain parent de Philadelphe Thomas, ingénieur agricole de l’Ecole Nationale de Grignon, passe sa carrière au service agricole de l’Algérie dont il devient le directeur. En retraite anticipée, de retour à Gaillac, il fonde la société des amis des sciences, arts et belles lettres du Gaillacois dont il fut le président, tout comme de la Société d’histoire naturelle du Tarn.
Il fait entrer plusieurs collections dans le Muséum dont  La collection de roches et fossiles d’Emile Boissel et la collection de coléoptères de Jean Olier.

En 1988, le muséum est intégré au nouveau service municipal du patrimoine. Il reste depuis le lieu d’une activité scientifiques et d’animations sous la direction active de son conservateur, Bertrand de Viviès et de son adjoint, Thierry Danneels.
Plusieurs associations naturalistes en font leur siège social, l’OPIE (Office Pour l’Etude Insectes et leur Environnement), l’ASNAT (Amis des Sciences de la Nature dans le Tarn).


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