Biographies

Philadelphe Thomas, médecin et naturaliste (Gaillac 1826-1912)


Jacques Julien Philadelphe Thomas est né à Gaillac, le 27 mai 1826, dans un milieu bourgeois, d'un père avocat et propriétaire. Suivant sans doute la voie de son oncle, brillant médecin de l'Hôpital de Gaillac, il fait des études de Médecine à Paris, suivant les cours des plus grands scientifiques de l'époque, à la Faculté de Médecine comme au Muséum, entre les années 1844 et 1862.
Il y connaît de grands professeurs comme Brongniart, Daubrée, Bayle, Lartet. Il fréquente également des étudiants promis à un brillant avenir qui deviendont des amis comme le géologue Eugène Eudes-Deslongchamps, le zoologiste marin Henri de Lacaze-Duthiers ou le clinicien Carl Potain.

De retour au pays, il va se consacrer à ses passions de chercheur et de collectionneur comme le lui permet sa fortune personnelle, aisance qui sera confortée par son mariage encore. En 1867, il épouse Mlle Barrau, riche héritière, dont il va dorénavent gérer les propriétés et le domaine viticole d'excellence du Château de Tauziès où il s'implique dans la lutte contre le mildiou et le phylloxéra et publira même sur ce thème.

Peu avant son retour à Gaillac en 1867, il est admis à la Société Géologique de France, parrainé par  messieurs d'Archiac et de Verneuil. Il appartient à de nombreuses sociétés savantes, Association française pour l'avancement des sciences, Société française de botanique, Société mycologique de France dont il est membre fondateur (1885).

A la même période, il découvre un maxillaire inférieur et plusieurs molaires supérieures « dans des grès calcarifères  durs et poudingues de grès et de quarts, 400 m en aval de l’écluse de Montans, 1,5 m au dessus des basses eaux » et rapproche ces fossiles du Rhinoceras minutus CUVIER. Deux notes relatives à ce Rhinocéros fossile seront présentées par d'Archiac à la Société géologique de France et à l'Académie des Sciences de Paris.
Ce même gisement aurait anciennement fourni des ossements de Paloplotherium minus, Paleotherium curtum, Lophiodon, qui auraient été donnés à l’école des Mines de Paris par le Dr Facieu, de Montans. Ces ossements et la présence, 5 km plus au Nord, de Paleotherium annectens, lui confirment, à la suite de Noulet, l’âge éocène supérieur du gisement du Rhinoceras de Montans « et non l’époque miocène (comprendre Oligocène) , comme qu’il était généralement admis auparavent ».

 

Savant modeste, il rassemble d'importantes collections dans tous les domaines des sciences naturelles et fait construire dans le quartier du Château de l'Hom, un musée pour les abriter.
Il ouvre au public le musée qu'il a fondé et nomme un premier conservateur, l'ornithologue Henry Miégemarque. Quelques années plus tard, un autre conservateur prendra la suite, le botaniste et mycologue Jules Bel.

En 1911, sans héritier direct, il lègue, par testament olographe, sa maison-musée et les collections rassemblées, à la ville de Gaillac qui en hérita, à son décès, en 1912.

Les collections sont composées d'oiseaux et de mammifères naturalisés, d'insectes, de fossiles, de minéraux, d'herbiers et d'objets archéologiques. Une importante bibliothèque comprend des ouvrages du XIXème siècle.

Très représentatif des « trois règnes de la nature », c'est aujourd'hui, un des trois Muséums d'histoire naturelle de Midi-Pyrénées avec le grand établissement de Toulouse et celui de Montauban.

 

TD